Résultats de l’essai NSABP B-32 : ganglion sentinelle/ curage axillaire. Suivi à 10 ans
Cet essai avait pour objectif de déterminer l’intérêt d’un curage axillaire suite à un ganglion sentinelle chez les patientes sans atteinte métastatique du ganglion sentinelle.
5 611 patientes ont été randomisées entre ganglion sentinelle suivi de curage axillaire systématique et ganglion sentinelle seul suivi de curage axillaire uniquement en cas d’atteinte métastatique du ganglion sentinelle.
L’actualisation de cet essai a été présentée à l’ASCO par TB Julian
Soixante-et-un pour cent des patientes n’avaient pas d’atteinte ganglionnaire. Le suivi médian des patientes vivantes était de 10 ans.
L’analyse du ganglion sentinelle par immunoshistochimie (IHC) a retrouvé une atteinte occulte dans 15,9 % des cas sur l’absence des 2 bras : 11,1 % correspondaient à des cellules tumorales isolées, 4,4 % à des micrométastases (< 2 mm) et 0,4% à une macrométastase (> 2 mm). Avec 10 ans de recul, la différence en termes de survie globale, de 3 %, en défaveur de l’atteinte micrométastatique, n’était plus significative (p = 0,06) ; elle était faible en termes de survie sans récidive (HR = 1,27 ; différence absolue de 4,7 %).
La survie globale, la survie sans récidive – locale et à distance – étaient strictement identiques, qu'il y ait eu ou non un curage axillaire, confirmant l’absence d’effet délétère sur la survie et le contrôle tumoral de l’absence de curage lorsque le ganglion sentinelle est négatif.
L’étude AMAROS : Curage axillaire / radiothérapie en cas d’atteinte du ganglion sentinelle. Suivi à 5 ans.
L’essai de l’EORTC comparait un curage axillaire à une irradiation axillaire en cas de ganglion sentinelle positif.
La randomisation était réalisée avant le geste chirurgical.
L'irradiation axillaire était pratiquée avant la chimiothérapie adjuvante si elle était indiquée afin de respecter le même intervalle pour le contrôle de la maladie axillaire dans les 2 bras. La survie sans récidive et la survie globale, avec un recul de 5 ans, n’étaient pas significativement différentes entres les 2 bras.
Le taux de récidive axillaire était de 0,43 et 1,19 % entre curage et radiothérapie. En revanche, en ce qui concerne les effets indésirables à long terme, le taux de lymphœdème était significativement inférieur dans le bras radiothérapie. La différence en qualité de vie n’était pas significative, avec une tendance à plus de lymphœdèmes dans le bras chirurgie et plus de limitations de la mobilité de l’épaule dans le bras radiothérapie. La conclusion des auteurs était de considérer l’irradiation axillaire comme un standard en cas d’atteinte du GS et de ne pas faire de curage.