Question évaluée : L’olanzapine est un antipsychotique dont les propriétés antiémétiques chez les patients recevant des chimiothérapies hautement émétisantes ont été démontré. L’administration discontinue (en général pendant 4-5 jours) permet une bonne tolérance à l’exception de somnolences fréquentes (jusque 75% des patients) et possiblement dose-dépendantes. La question de la dose – 10 mg ou 5 mg par jour – est donc particulièrement d’intérêt.
Type d’étude : Phase 2 multicentrique randomisée en double aveugle.
Méthode : Deux groupes de patients recevant une chimiothérapie à base de cisplatine (> 50 mg/m²), une prévention antiémétique composée d’aprepitant, palonosetron et dexamethasone et olanzapine 5 mg ou 10 mg pendant 4 jours. L’objectif principal était la non-infériorité des taux de réponse complète (RC), c'est à dire l'absence de vomissements et l'absence de recours à un traitement antiémétique supplémentaire. Un des objectifs secondaires était le taux de somnolence évalué par une échelle analogique visuelle avec baseline.
Résultats : Le groupe 10 mg a inclus n=75 patients et le groupe 5 mg n=77 patients. Les taux de CR étaient comparables : 77,6% (IC80% 70,3-83,8) versus 85,7% (79,2-90,7). Le taux de somnolence semblait plus fréquent dans le groupe 10 mg que dans le groupe 5 mg, respectivement 53,3% vs. 45,5%. Cette différence s’estompait au 5ème jour, après la fin de l’olanzapine.
Points forts :
- étude prospective randomisée en double-aveugle.
Points faibles :
- Pas de groupe contrôle (sans olanzapine). Les deux cohortes sont comparées à une cohorte publiée et de dimension différente,
- Le critère principal est la RC alors que ce critère est à abandonner. Il semble préférable aujourd’hui d’adopter l’absence de nausées, et éventuellement l’absence de vomissements en critère principal,
- On devine que l’efficacité d’une dose de 5 mg est (au moins) non-inférieure mais sans l’appui d’analyses statistiques (et un intervalle de confiance de 80% !).
Conclusion/Implications en pratique : étude très utile en pratique puisque si l’intérêt d’olanzapine dans la prévention (et le traitement) antiémétique est démontré, plusieurs schémas posologiques cohabitent. La dose de 10 mg est recommandée par les sociétés savantes mais elles ne s’appuient pas sur des études comparatives. Cette étude permet d’affirmer que la dose de 5 mg fait, au moins, aussi bien, et avec a priori moins de somnolences. L’absence de comparaison statistique de cet objectif est par contre préjudiciable.
Rédigé par Florian SLIMANO