Question évaluée : Le lénalidomide est l’une des thérapies orales les plus fréquemment utilisées dans le cadre du myélome multiple. Néanmoins, peu de données sur l’observance des patients sont disponibles. Cette étude a évalué l’observance chez les personnes âgées atteintes de myélome multiple récemment diagnostiqué traitées par lénalidomide.
Type d’étude : Étude rétrospective, données issues d’une base de données administrative américaine (SEER-Medicare Linked Database).
Méthode : L’observance a été mesurée à l’aide d’un calcul de « possession médicamenteuse » à partir des données de prescription : le Medication Possession Ratio (MPR). Les patients de plus de 65 ans, ayant initié un traitement par lénalidomide dans les 60 jours suivant le diagnostic de myélome multiple, avec au moins 2 dispensations entre 2007 et 2013 ont été inclus. Un patient était considéré comme non observant lorsque son MPR était inférieur à 90 %.
Résultats : N=793 patients ont été inclus. L’âge médian était de 73 ans (65 à 95 ans). 43% de la population avait plus de 75 ans. Le MPR moyen était de 89,5 ± 9,3 % et 62 % des patients pouvaient être considérés comme observants (MPR ≥ 90 %). L’âge (OR 1,03 IC 95 % 1,00-1,05), la polymédication (OR 1,04 IC 95 % 1,01-1,08) et l’ethnie (OR 1,72 IC 95 % 1,08-2,73) étaient associés à une moins bonne observance dans l’analyse multivariée.
Points forts :
- Effectif relativement important par rapport aux autres études publiées dans cette population
- Focalisation sur les patients âgés récemment diagnostiqués
Points faibles :
- Étude rétrospective
- Représentativité de la population (base de données américaine couvrant environ 28 % de la population américaine)
- Situation clinique non prise en compte dans le calcul du MPR (arrêts de traitement pour des causes médicales comme les hospitalisations, les toxicités par exemple)
Conclusion/Implications en pratique : Plus d'un tiers des patients âgés récemment diagnostiqués atteints de myélome multiple traités par lénalidomide ont été considérés comme ayant une mauvaise observance en utilisant le calcul du MPR. L’analyse des données cliniques associées serait intéressante pour affiner la mesure de l’observance lors de futures études. Ces résultats soulignent la nécessité de mieux comprendre les facteurs associés à une mauvaise observance permettant ainsi de concevoir des stratégies pour optimiser la prise en charge thérapeutique dans cette population.
Rédigé par Julie JAMBON et Amélie CRANSAC