Question évaluée : Le risque d’exposition du personnel hospitalier est évaluable par la mesure du niveau de contamination de l’environnement de travail. L’objectif de ce travail était donc de développer et de valider un outil analytique permettant la quantification à l’état de trace de plusieurs médicaments anticancéreux communément utilisés à l’unité de préparation des anticancéreux (UPAC) de l’hôpital Saint-Louis (APHP).
Type d’étude : Développement et validation d’une méthode analytique.
Méthodes :
- Équipement : chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (LC-MS/MS) ;
- Utilisation d’écouvillons et application de la technique d’essuyage décrite par Chouquet et al. lors d’une étude transversale réalisée au sein du même laboratoire ;
- Évaluation de la linéarité, de l’exactitude, de la précision, la limite de quantification, la spécificité, du rendement d’extraction, de l’effet matrice et de la stabilité des échantillons conformément aux recommandations internationales (ICH et FDA) ;
- Application de la méthode à des prélèvements de surface dans l’unité de préparation des anticancéreux (5 surfaces de travail, 3 jours consécutifs).
Résultats : La méthode de quantification développée est linéaire, exacte, précise avec des limites de quantification allant de 0,5 à 5 ng/mL selon les analytes étudiés. La méthode de recueil des prélèvements est validée pour 14 analytes (5-fluorouracile, cytarabine, gemcitabine, dacarbazine, méthotrexate, pemetrexed, doxorubicine, épirubicine, ifosfamide, cyclophosphamide, irinotécan, étoposide, docétaxel et paclitaxel) avec un rendement d’extraction supérieur à 75%. Des prélèvements de surface ont pu être réalisé pour la première fois dans l’UPAC de l’hôpital Saint-Louis retrouvant des traces de cytotoxiques de l’ordre du picogramme.
Points forts :
- La méthode analytique permet la quantification de 14 traceurs cytotoxiques à l’état de trace ;
- Le manuscrit montre une organisation, une disposition linguistique et des références favorables ;
- Toutes les données ont été analysées et interprétées ;
- Application de la méthode de prélèvement et de quantification à des échantillons réels.
Points faibles : Le 5-FU est dosé selon un protocole distinct car détection en ionisation négative.
Conclusion/Implications en pratique : Cet outil peut être utilisé à des fins d’amélioration des pratiques au niveau de l’UPAC : réévaluation et optimisation des procédures de nettoyage, sécurisation du personnel, etc. Des études environnementales dans les services de soin où des médicaments anticancéreux sont manipulés peuvent également être envisagées, ainsi que des études inter-établissements.
Rédigé par Alexandre ACRAMEL, Thibaut CHOUQUET et Lauriane GOLDWIRT