Le taux sanguin de LDH est un biomarqueur pronostique et prédictif du bénéfice en survie apporté par l’inhibiteur de mTOR temsirolimus (Torisel®, Pfizer) dans le traitement du cancer du rein métastatique.
La lactate déshydrogénase (LDH) est une enzyme impliquée dans la glycolyse anaérobie et régulée par la voie de signalisation mTOR tout comme la nécrose/hypoxie tumorale. Des taux élevés de LDH sériques sont associés à un moins bon pronostic des patients atteints de cancer dont le carcinome des cellules rénales.
Une analyse rétrospective publiée dans le Journal of Clinical Oncology (JCO) a été réalisé par Andrew Armstrong du Duke Cancer Institute à Durham (Caroline du Nord) et ses collègues.
Ils ont analysé les taux sériques de LDH avant et après traitement auprès de 404 patients traités par le temsirolimus ou l’interféron alpha pour un cancer du rein de mauvais pronostic dans le cadre de l’essai randomisé international de phase III qui a montré une amélioration de la survie globale avec l’inhibiteur de mTOR dans le cancer du rein avancé de pronostic défavorable.
Pour ces patients de mauvais pronostic pour lesquels le taux de LDH était disponible, la médiane de la survie globale était de 10,6 mois avec le temsirolimus contre 7,1 mois avec l’interféron, ce qui correspond au résultat de l’étude globale (626 patients).
Le risque de décès était multiplié par 2,81 si les patients avaient un taux de LDH prétraitement supérieur à la normale par rapport à ceux qui avaient un taux inférieur à la normale, ce qui confirme la valeur pronostique de cette enzyme.
De plus, le taux de LDH prétraitement était prédictif du bénéfice en survie conféré par le temsirolimus. Pour les 140 patients dont le taux de LDH était augmenté, la médiane de la survie globale était nettement améliorée sous temsirolimus à 6,9 mois contre 4,2 mois avec l’interféron. La survie à 6 et 12 mois était de 53,7% et 34,3% pour le temsirolimus et de 39,5% et 12,7% pour l’interféron.
Pour les 264 patients ayant un taux normal, la survie globale n’était pas améliorée sous temsirolimus (11,7 mois vs 10,4 mois).
D’autres études sont nécessaires pour confirmer et valider ces résultats de manière prospective. Le taux sérique de LDH pourrait devenir un biomarqueur prédictif de cette classe d’agents anticancéreux.