Ce que l’on sait sur le sujet et ce que l’étude chercher à évaluer : Le nivolumab et le pembrolizumab ont largement amélioré le traitement et la survie des patients traités pour un mélanome de stade avancé. Récemment, ces deux immunothérapies ont reçu l'autorisation pour un schéma posologique à dose fixe à la place d'une dose poids. L'objectif de cette étude était d'évaluer le surcoût d'un schéma posologique à dose fixe dans un pays européen et d'explorer les conséquences de différents schémas à dose fixe sur ce surcoût.
Type d’étude : Étude d'impact budgétaire
Méthodologie : Tous les patients traités par nivolumab ou pembrolizumab pour un mélanome au CHU de Reims entre 2015 et 2018 ont été inclus. Pour chaque patient, le poids et le nombre de cycles d'immunothérapie ont été collectés. Trois scénarios ont ensuite été testés : un schéma basé sur une dose poids, un schéma basé sur une dose fixe toutes les 2 ou 3 semaines et un schéma basé sur une dose fixe toutes les 4 ou 6 semaines selon le médicament. Le calcul des coûts a pris en compte le prix d'une hospitalisation de jour et le prix au milligramme en France.
Résultats : Au total, 37 patients traités par nivolumab et 128 patients traités par pembrolizumab ont été inclus avec un poids moyen de 71 kg et 75 kg respectivement.
Avec 6 cycles en moyenne, les schémas à dose fixe de nivolumab toutes les 2 et 4 semaines entrainent respectivement un surcoût de 1678,32€ et 498,87€, en comparaison à un schéma avec une dose poids. Pour le pembrolizumab, avec 8 cycles en moyenne, les schémas à dose fixe toutes les 3 et 6 semaines entrainent respectivement un surcoût de 10 516€ et 8943,40€. Le tableau ci-après résume les surcouts selon la fréquence d'administration du nivolumab et du pembrolizumab :
Points forts :
- Analyse d'impact budgétaire avec des données de vie réelles
Points faibles :
- Étude rétrospective
- Le coût de préparation du produit et les coûts liés au transport du patient ne sont pas pris en compte
Conclusion & Implications en pratique :
Le poids moyen des patients français dans l'étude est plus faible que le poids utilisé pour le calcul des doses fixes, ce qui entraine un surcoût par rapport aux schémas en mg/kg. Ce surcoût n'est pas compensé par la diminution de la fréquence d'administration. En revanche, l'espacement des administrations pourrait entrainer une amélioration de la qualité de vie des patients dont le coût devrait être évalué.
Justine CLARENNE